Un cadre pour les jeunes chercheurs

Formation

Une des originalités du C²DH, tout comme de l’Université du Luxembourg, est la dimension internationale des recherches et la multiculturalité qui caractérise les études. Le C²DH se veut une plateforme de rencontre non seulement pour des chercheurs avancés mais aussi pour des étudiants qui n’en sont qu’au début de leur parcours universitaire. En 2018, cette philosophie a notamment donné lieu à l’organisation d’une Summer School interdisciplinaire, mise sur pied par l’Université du Luxembourg (C²DH) et l’Université d’État de Tambov (Russie).

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La première partie de ce séminaire interdisciplinaire s’adressant aux étudiants en bachelor a eu lieu du 2 au 6 octobre 2018 au Luxembourg, la deuxième partie se déroulant à Tambov, au printemps 2019. « Les participants, dix pour notre université et dix pour Tambov, sont appelés à analyser des événements clefs de l’histoire russo-luxembourgeoise », explique Inna Ganschow qui a coordonné l’événement conjointement avec Guido Lessing du C²DH. Qui dit Tambov, pense bien sûr au camp de prisonniers de guerre où beaucoup de Luxembourgeois enrôlés de force dans la Wehrmacht ont été incarcérés par l’Union soviétique dans les années 1943-1946. L’émigration russe au Luxembourg a été un autre focus de la première partie du séminaire dont le but n’est pas seulement l’acquisition de nouveau savoir mais aussi la pratique du dialogue scientifique au-delà des frontières politiques.

Faire face aux défis méthodologiques et épistémologiques que posent les digital humanities est le but de la Doctoral Training Unit (DTU) axée sur les relations entre histoire numérique et herméneutique (Digital History and Hermeneutics). Il s’agit plus concrètement de l’utilisation critique et autoréflexive d’instruments et de technologies numériques dans la recherche. Chacun des doctorants, qui viennent de disciplines différentes, travaille aussi bien sur sa propre thèse de doctorat qu’il profite du travail méthodologique et épistémologique en groupe. Financé par le Fonds national de la recherche (FNR) du Luxembourg, ce programme de recherche et de formation s’étend sur une période de quatre années.

« Docteuropa » est un collège doctoral trinational regroupant depuis 2017 les Universités de Paris-Sorbonne, Sarrebruck et Luxembourg. Chaque année voit l’organisation de deux ateliers de trois jours, l’un ayant lieu en mai, l’autre en novembre, chacune des trois universités en assumant l’organisation à tour de rôle. À chaque édition, un doctorant de chacune de ces universités y présente ses recherches. « Pour les participants, c’est une bonne occasion de soumettre leur travail à un regard critique externe et de se préparer ainsi à la défense officielle de leur thèse », se réjouit le doctorant Fabio Spirinelli qui a fait partie du comité d’organisation de l’édition de mai 2018 au Luxembourg.

Les jeunes chercheurs étaient également visés par une Summer School internationale dont le sujet était l’histoire de la radio vue sous un angle transnational, événement soutenu par des financements luxembourgeois et sarrois, dans le cadre de l’année européenne du patrimoine culturel. Du 18 au 22 juin 2018, 26 participants se sont réunis au campus de Belval pour une présentation de leurs travaux dont le sujet, l’histoire de la diffusion radiophonique, a une importance particulière pour les sciences humaines numériques puisqu’il s’agit d’un des médias transnationaux les plus répandus au XXe siècle. « La cible était tant des doctorants que des post-docs qui pouvaient donc confronter leurs recherches à celles entreprises par d’autres historiens », explique Richard Legay qui a coordonné cette manifestation du C²DH. Et d’ajouter que « le besoin de créer une sorte de réseau est d’autant plus grand que peu de centres de recherche se consacrent à ce sujet et que les chercheurs travaillent dans une position souvent isolée. »

Voir aussi : Les thèses doctorales

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L’unité de recherche « Histoire contemporaine du Luxembourg » au sein du C²DH s’est donné comme objectif d’étudier des objets aux cadres temporels, spatiaux et théoriques variables, en vue de produire de nouveaux savoirs scientifiques sur des phénomènes et des processus qui ont profondément affecté le Luxembourg et dont la valeur comparative dépasse la perspective nationale : histoire de la formation de l’État-nation, histoire des deux guerres mondiales, des occupations du pays et de leurs héritages, de l’antisémitisme et de la Shoah, des collaborations, des résistances, tentatives autoritaires et démocratisation, histoire syndicale et histoire de l’État-providence, histoire des migrations, histoire des transformations sociétales et culturelles depuis les années 1970…

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Histoire numérique

Les activités de l’unité « Histoire digitale » (DH) du C²DH peuvent être divisées en trois catégories qui se recoupent : 1) la recherche et le développement de méthodes numériques ; 2) l’enseignement universitaire dans le cadre du Bachelor en cultures européennes et du Master en histoire européenne contemporaine et aussi des formations de compétences internes ; 3) la diffusion des activités scientifiques à travers des manifestations publiques et sites internet (« outreach »).

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