La financiarisation de l’économie mondiale au cours du XXe siècle est un sujet relativement nouveau pour la recherche historique. Cette dernière complète fructueusement les méthodes utilisées par les économistes et sociologues, la distance temporelle et l’analyse de fonds d’archives permettant de mieux contextualiser des événements. À l’histoire du monde financier correspond particulièrement bien le terme de « glocal » (global + local), ses acteurs agissant au niveau local, leur stratégie étant globale. Les « histoires glocales de la financiarisation au XXe siècle » et notamment leurs retombées en Europe et au Luxembourg, lancées à l’initiative de Benoît Majerus, sont au centre de plusieurs projets menés par des chercheurs du C²DH.
Le développement des places financières est étroitement lié aux systèmes fiscaux tant aux niveaux nationaux que supranationaux. Le projet de recherche FILUX/FISCOLUX qui a débuté en mars 2018, se veut une analyse historique comparative du développement de l’imposition directe et indirecte au Luxembourg et dans les pays du Benelux. Le contexte de l’analyse, portant sur la seconde moitié du XXe siècle, est à la fois régional, européen et mondial. « Cette perspective historique est très importante, car elle permettra de comprendre la dualité de la fiscalité apanage des États (fiscalité directe) et soumise à la réglementation internationale (fiscalité indirecte) – et les tensions, les contradictions objectives et parfois difficilement surmontables entre ces deux plans », indique Elena Danescu, la responsable de ce projet qui analyse de nombreuses archives du Luxembourg, des pays voisins et d’organisations internationales.
Il est donc utile d’étudier comment la presse internationale a porté ses projecteurs sur la place financière du Luxembourg, souvent considérée comme « paradis fiscal ». Le projet « Images de la place financière », dirigé par Victoria Mouton, est également historique, les années 1950-1990 en constituant le champ d’étude. « Ce qui nous intéresse plus particulièrement est de définir comment ces représentations médiatiques et stéréotypes ont évolué avec l’essor de la place financière », précise la chercheuse. Au regard du corpus très volumineux d’articles, l’approche méthodologique s’appuie sur une analyse quantitative, du moins dans une première étape.
Le développement de la place financière est allé de pair avec la mise en place d’instruments de supervision et de réglementation. Dans le cadre de sa thèse de doctorat intitulée Walking the Line between Supervision and Promotion? Financial Regulation in Luxembourg, 1930s-1990s, Benjamin Zenner s’est fixé comme but de retracer l’histoire de ce contrôle bancaire étatique. « Les régulateurs étant souvent cités comme facteurs de succès de la place, il est intéressant de voir comment le cadre légal a été mis en place et a évolué », précise le doctorant. Il travaille sur les archives de la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), et plus particulièrement sur la période des années 1940-1980.
L’informatisation et la numérisation des activités bancaires sont au centre d’une autre thèse de doctorat, pour laquelle les recherches ont débuté en septembre 2018. « La perspective sera européenne et l’angle qui m’intéresse est la manière dont les technologies numériques, par exemple, les distributeurs automatiques de billets, les cartes de crédit ou les services en ligne, ont été reçues par le grand public », explique le doctorant, Florian Vetter. Les sources qu’il utilise sont multiples : rapports annuels, articles de presse, interviews d’histoire orale, archives du web, etc.
D’autres projets du C²DH ont pour sujet l’histoire d’acteurs du monde financier au Luxembourg, dont la BGL BNP Paribas et la compagnie d’assurances La Luxembourgeoise (projet mené par Paul Zahlen), deux sociétés fêtant leur 100e anniversaire respectivement en 2019 et 2020. Le scandale autour de l’IOS et ses multiples suites occupe Benoît Majerus dans un autre projet de recherche. En juin 2018 a également eu lieu un « atelier exploratoire » interdisciplinaire appelé à se pencher sur les relations entre les ICT et les crises financières.
L’unité de recherche « Histoire contemporaine du Luxembourg » au sein du C²DH s’est donné comme objectif d’étudier des objets aux cadres temporels, spatiaux et théoriques variables, en vue de produire de nouveaux savoirs scientifiques sur des phénomènes et des processus qui ont profondément affecté le Luxembourg et dont la valeur comparative dépasse la perspective nationale : histoire de la formation de l’État-nation, histoire des deux guerres mondiales, des occupations du pays et de leurs héritages, de l’antisémitisme et de la Shoah, des collaborations, des résistances, tentatives autoritaires et démocratisation, histoire syndicale et histoire de l’État-providence, histoire des migrations, histoire des transformations sociétales et culturelles depuis les années 1970…
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Le département d’Histoire publique du C²DH a commencé à travailler à la constitution d’une base de données d’images sur le patrimoine industriel du Luxembourg.
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Le Luxembourg, terre de migrations
L’émigration au XIXe siècle, les immigrations depuis le début du XXe : le Luxembourg est une terre de migrations, aujourd’hui comme par le passé.
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Les activités de l’unité « Histoire digitale » (DH) du C²DH peuvent être divisées en trois catégories qui se recoupent : 1) la recherche et le développement de méthodes numériques ; 2) l’enseignement universitaire dans le cadre du Bachelor en cultures européennes et du Master en histoire européenne contemporaine et aussi des formations de compétences internes ; 3) la diffusion des activités scientifiques à travers des manifestations publiques et sites internet (« outreach »).
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Un cadre pour les jeunes chercheurs
Une des originalités du C²DH, tout comme de l’Université du Luxembourg, est la dimension internationale des recherches et la multiculturalité qui caractérise les études.
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