Europäische Zeitgeschichte

Traces et mémoires en devenir d’une pandémie (2) – Yes we care

Traces et mémoires en devenir d’une pandémie (2) – Yes we care
Dans le contexte de la pandémie Covid-19, le C²DH vient de lancer un projet de collecte de témoignages de personnes travaillant dans le secteur médical et soignant.

Si les conséquences sociales et économiques de la pandémie du Covid-19 ne peuvent pas encore être déterminées, il ne fait plus de doute qu’il s’agit d’un « événement historique ».1 Le C²DH s’est dès lors engagé dans une collecte de différentes sources en cours de constitution.2 Une petite équipe a commencé à recueillir les témoignages de personnes travaillant dans le secteur médical et soignant. La pandémie met en effet en lumière les fonctionnements des systèmes hospitaliers et de soins.

Depuis une quarantaine d’années, l’histoire orale est devenue une méthode largement utilisée par les historiens. Elle permet d’accéder à des traces de réalité d’un événement mais s’est aussi avérée riche pour l’analyse de la mise en mots de la mémoire de cette réalité par différents groupes sociaux. L’exemple le plus connu est sans aucun doute la USC Shoah Foundation – The Institute for Visual History and Education (https://sfi.usc.edu/), anciennement Survivors of the Shoah Visual History Foundation, lancée suite au film La liste de Schindler réalisée par Steven Spielberg.3 Le plus souvent, de tels entretiens sont réalisés plusieurs années voir plusieurs décennies après les événements. Les attaques du 11 septembre 2001 ont toutefois conduit à un changement d’approche et la nécessité de récolter immédiatement des témoignages s’est imposée (911history.net). De nombreuses initiatives se sont développées dans ce sens aux États-Unis au cours des vingt dernières années.4 Plus proches de nous, les attentats du 13 novembre 2015 ont donné lieu à la mise en place d’un programme de recherche transdisciplinaire qui a pour objectif de procéder à la récolte et l’analyse de témoignages d’un groupe de 1000 personnes volontaires, à travers quatre campagnes d’entretiens filmés réalisés sur 10 ans.5 Un des objectifs de ce projet est de mettre en perspective les mémoires individuelles et collectives de ces événements.

Le projet #yeswecare se fait en coopération avec le Cost Action « Who cares in Europe »6 et un projet d’histoire orale initiée à l’Indiana University–Purdue University Indianapolis.7

Le dispositif choisi s’inscrit dans une perspective longitudinale à travers la conduite d'entretiens réguliers (tous les 3-4 jours), courts (15 à 20 minutes) et répétés avec les mêmes interlocuteurs, à partir d'une grille de questions indicative : le but est de constituer un journal personnel audiovisuel de soignants qui travaillent au Luxembourg.

 

Protection de la vie privée

Une telle configuration nécessite la plus grande attention à la protection des personnes interviewées mais également des personnes soignées. Dans un premier temps, les interviews ne sont pas destinées à être rendues publiques. Une fois le projet de collecte terminé, les personnes interviewées peuvent rendre leurs témoignages publics en les intégrant dans la plateforme covidmemory.lu ou réserver leurs témoignages à des projets de recherche. Dans tous les cas, les chercheurs doivent demander une autorisation spécifique à chaque personne interviewée. Les entretiens ne portent pas sur des cas précis de soin mais plutôt sur les expériences du personnel soignant, ses émotions, son vécu.

Une déclaration a été faite auprès du Data Protection Officer (DPO) de l’Université du Luxembourg.

 

Si vous voulez participer à ce projet, soit en tant que personne réalisant des entretiens (notions en histoire orale nécessaires) soit parce que vous travaillez dans le domaine des soins au Luxembourg, écrivez un mail à benoit.majerus@uni.lu.