Cette contribution emprunte les outils de la microhistoire et de l’histoire par le bas pour interroger l’expérience d’un individu confronté aux institutions de prise en charge des personnes vulnérables et à la marge dans la Belgique du XXème siècle.
Par l’examen d’un corpus d’archives jusque-là inexploitées dans une recherche scientifique, cet article retrace ainsi le parcours de vie sur
des temps longs d’une personne, Maxence C., qui, qualifiée à la fois de malade mental, d’handicapé et de délinquant par les autorités administratives, médicales et judiciaires, entame dès son enfance un parcours institutionnel de plus de soixante années.
Cette étude de la trajectoire de Maxence C. permet de constater, d’une part, que les oppressions associées à l’assignation d’une identité marginale n’empêchent pas l’émergence de formes de résistance et la mise en place de stratégies de la part des individus marginalisés et, d’autre part, que la spécialisation croissante des institutions chargées de prendre en charge les personnes vulnérables au cours du XXème siècle donne lieu à des situations d’errance institutionnelle pour des cas complexes et des profils multiformes tels que celui de Maxence.
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