A la suite du Traité de Versailles, la Belgique s’agrandit de quelques 60.000 habitants et de 1.000 km², en annexant les deux Kreise allemands d’Eupen et de Malmedy. Tandis que le premier est largement germanophone, le deuxième compte env. 10.000 franco- ou wallonophones autour de Malmedy. La conférence retrace d’abord les origines de cette annexion, des projets d’expansion territoriale, conçus pendant la guerre, aux négociations du Traité de Versailles. Un accent sera mis sur l’élaboration de l’article 34 de ce traité, qui prévoit une forme de « consultation populaire » unique en son genre et dont l’application a lourdement hypothéqué l’intégration des « Nouveaux Belges » dans leur nouvelle patrie.
La deuxième partie de la conférence est consacrée au régime de transition que la Belgique y instaure en 1920. Ce gouvernement provisoire placé sous le Haut Commissaire Herman Baltia est alors en charge de l’intégration des habitants dans l’Etat belge. Comment peut-on « gagner les cœurs et les esprits » d’une population qui, encore en 1918, ne se serait jamais vue devenir belge ?
La troisième partie traite de la loi d’intégration du 6 mars 1925 qui met fin au régime de transition et intègre les trois cantons d’Eupen-Malmedy-Saint-Vith dans l’arrondissement de Verviers et la province de Liège. Dans ce contexte, des propositions voient le jour qui seront encore d’actualité lors des débats sur l’autonomie culturelle dans les années 1960.
La recherche scientifique a montré depuis longtemps que la politique d’intégration belge menée dans la région pendant l’entre-deux-guerres a été un échec – révélé au plus tard en mai 1940. La conférence jette une nouvelle lumière sur les débuts de celle-ci et sur sa perception par la population et les acteurs politiques.
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