Depuis le début du xxe siècle, notamment à l’occasion des coupes Gordon-Bennett (1900), c’est sous les projecteurs d’une presse cocardière, complice et friande de modernité technique que les constructeurs automobiles présentent, sur la scène européenne, les performances de leurs bolides. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, alors que le parc automobile et les flux touristiques croissent de façon vertigineuse, les courses automobiles se multiplient. Un championnat d’Europe est organisé en 1925 par la Commission sportive internationale de l’Association internationale des automobile-clubs reconnus (AIACR) qui s’appuie sur des initiatives locales. Pour les organisateurs locaux de courses, inscrire son circuit dans le calendrier du championnat d’Europe devient un enjeu majeur. Soutenus par les commerçants, industriels et édiles politiques locaux, les organisateurs saisissent l’occasion de la course pour faire de la publicité et stimuler l’économie.
Partout en Europe, des acteurs locaux se mobilisent en ce sens pour tirer profit et prestige des circulations plurielles qu’engendre le sport automobile européen. Le cas du Grand Prix de la Marne illustre parfaitement l’enchevêtrement des échelles qui caractérise, du local à l’international, l’émergence d’une scène et d’un public européens pour les spectacles sportifs automobiles
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