Femmes et migrations

© Europe Direct University of Luxembourg

Conférence avec Felicia Mihali et Claudio Cicotti, organisée par l'Europe Direct de l'Université du Luxembourg.

Depuis les années 2000, l’Organisation internationale des migrations (OIM) (sous l’égide de l’ONU), dresse le bilan des migrations et déplacements à l’échelle mondiale et analyse ces dynamiques dans le contexte des mutations engendrées par la mondialisation et les défis géopolitiques transnationaux. Dans son dernier rapport intitulé « État de la migration dans le monde 2024 », l’OIM met en exergue notamment deux constats. Le premier démontre que parmi les 281 millions de migrants internationaux (soit 3,60% de la population mondiale en 2020) choisissent l’Europe (87 millions de personnes) et l’Asie (86 millions) comme destinations de prédilection. Ces deux continents qui recueillent environ 61% des flux sont suivis par l’Amérique du Nord (59 millions de personnes, soit 21 % du total). Le deuxième constat prouve que presque la moitié des flux migratoires internationaux (48,1%) est constituée par des femmes, souvent accompagnées de leurs enfants. Leurs motivations sont diverses, car certaines fuient les conflits, l’insécurité et les catastrophes naturelles, d’autres tentent d’échapper aux systèmes oppressifs, au manque de libertés, d’égalité des chances ou à la pauvreté, tandis que d’autres ambitionnent de se construire une vie meilleure, ailleurs.

Nonobstant leurs différentes trajectoires, ces femmes – immigrées, refugiées, déplacées – furent confrontées à un moment donné de leur périple à la discrimination sous toutes ses formes (teintées parfois de menaces, de violence et d’exploitation), mais aussi à une présence marginale, voir une quasi-absence des statistiques, du débat public et de la recherche jusqu’à l’aube des années 1960. C’est au même moment que, précédé par les travaux sociologiques l’École de Chicago1, l’étude de dimension féminine des migrations, s’établit comme sujet du champ intellectuel des sciences sociales2 et deviendra, par la suite, un sujet inter- et transdisciplinaire. De nos jours, « l’expérience de la migration et ses conséquences à plus long terme, sont désormais explorées dans leurs dimensions politiques, sociales et économiques jusque dans le corps des femmes et leur intimité, lieu de normes sociales, de souffrances mais aussi de résistances ».3

Notons également que 2025 marque le 30e anniversaire de l’« Année internationale de la femme ». Cette décision prise en 1975 par l’Assemblée générale de l’ONU fut suivie, en 1977, par une autre initiative onusienne – la « Journée internationale des droits des femmes », qui est célébrée, partout dans le monde, le 8 mars.

L’Europe Direct de l’Université du Luxembourg et l’association « We Citizens » asbl ensemble avec leurs partenaires – l’Université du Luxembourg, Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C²DH), le Programme de formation continue en « Langue, culture et société italienne » de la Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE), le Centre de Documentation européenne Luxembourg – sous l’égide de la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg, ont le plaisir de vous inviter à la conférence :

 

« Femmes et migrations. Le nomadisme au féminin : un nouveau paradigme de l’exil »

Oratrice invitée : Mme Felicia Mihali, écrivaine et éditrice

Remarques introductives : Prof. Claudio Cicotti, Université du Luxembourg

L’événement aura lieu le lundi 10 mars 2025, de 18h00 à 20h00, au Centre culturel des institutions européennes (Foyer européen) situé au 10, rue Heinrich Heine, L-1720, Luxembourg.

 

En raison de la capacité limitée de la salle, prière de vous inscrire en amont.

  • 1.

    Mirna Safi, « Penser l’intégration des immigrés : les enseignements de la sociologie américaine », Sociologie [En ligne], N°2, vol. 2/2011. Source : http://journals.openedition.org/sociologie/964 (consulté le 9 février 2025).

  • 2.

    Louis Taravella, Les femmes migrantes : bibliographie analytique internationale (1965-1983), Paris, L’Harmattan, 1984, p. 5. Voir aussi International Migration Review, Mirjana Morokvasic (ed.), « Women in Migration (special issue) », vol. 18, n° 4, Winter 1984.

  • 3.

    Linda Guerry, « Les recherches sur les femmes et les migrations (1970-2020) ». In Écarts d’identité. Migration, Égalité, Interculturalité, n° 136/(1) 2021, p. 10-13. (p.12) Source : https://ecarts-identite.org/Les-recherches-sur-les-femmes-et-les-migrations-1970-2020-235 (consulté le 9 février 2025)

Programme

18h00 – Ouverture

Mot d’accueil – Mme Maria Eleni Nikoloudia, Europe Direct de l’Université du Luxembourg)

Remarques introductives – Prof. Claudio Cicotti, Directeur du Programme de formation continue en « Langue, culture et société italienne » de la Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE)

18h15 – « Le nomadisme au féminin : un nouveau paradigme de l’exil. Une Européenne raconte la migration » – Mme Felicia Mihali, écrivaine et éditrice

19h00 – Session de questions réponses et discussions avec l’audience

19h45 – Clôture

Mot de conclusion – Mme Caroline Reviriot, association « We Citizens » asbl

La conférence sera en français. Des questions pourront être adressées aussi en anglais.

 

Présentations biographiques

Écrivaine, traductrice et éditrice, Felicia Mihali vit présentement à Montréal. Après des études en français, chinois et néerlandais, elle s’est spécialisée en littérature postcoloniale à l’Université de Montréal, où elle a également étudié l’histoire et la littérature anglaise. Depuis son premier roman « Le pays du fromage », paru en 2002, elle a écrit huit livres en français et trois en anglais. Présentement, Felicia partage son temps entre l’écriture et la traduction en trois langues. Elle est la fondatrice et présidente des Éditions Hashtag (maison d’édition canadienne qui publie en langue française).

Claudio Cicotti enseigne à l’Université du Luxembourg où il est Directeur du Programme de formation continue en « Langue, culture et société italienne » de la Faculté des Sciences Humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences Sociales (FHSE). Il collabore depuis 1995 avec l’Académie de Mainz et il dirige des projets de recherche et doctorats. Il est Président du Centre Interdisciplinaire de recherche sur l’Italie de l’Université Marc Bloch de Strasbourg.