Les relations entre la Belgique et l’Allemagne sont souvent décrites par les acteurs politiques et diplomatiques comme étant parmi les plus étroites et les moins conflictuelles au sein de l’Union Européenne. Certains indicateurs macro-économiques corroborent cette assertion. On ne peut nier que le rapprochement entre la Belgique et l’Allemagne de l’Ouest dans le contexte de la guerre froide et de l’intégration européenne fait partie des évolutions historiques les plus remarquables de la deuxième moitié du XXe siècle. Le poids de deux occupations pendant les guerres mondiales pesait lourdement sur les relations de voisinage. La conférence propose de montrer ce processus politique à l’époque des deux Allemagnes – avec un bref regard sur les relations entre la Belgique et la RDA – et d’analyser les raisons pour lesquelles le discours de rapprochement qui s’était développé avant 1989 s’est étendu sans grands heurts à l’Allemagne unifiée de 1990.
Il faut toutefois constater que l’intensité des relations politiques et commerciales ne s’est jamais traduite par une intensification des relations sociales – cela devient très visible si on fait la comparaison avec les relations entre l’Allemagne et la France. La société civile belge – avec certaines nuances selon les groupes linguistiques – témoigne plutôt d’une indifférence culturelle à l’égard de l’Allemagne. Le manque d’attractivité de l’apprentissage de l’allemand n’est ici qu’un facteur d’explication parmi d’autres.
La conférence interroge les représentations de l’Autre qui sous-tendent les relations bilatérales et en résultent. Elle formule l’hypothèse que les deux Etats fédéraux voisins auraient beaucoup à apprendre l’un de l’autre.
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