Histoire contemporaine européenne

À la recherche du Web perdu …

Alors que la durée de vie d’une page Web est estimée en moyenne à deux mois et celle d’un site Internet à moins de cinq ans, les internautes qui ont suivi les premiers développements du Web grand public dans les années 1990 ont déjà vu disparaître plusieurs communautés virtuelles et certains de leurs espaces en ligne favoris, à l’instar de Geocities, Myspace, ou Vine. Ce Web perdu invite à penser à la fois la nostalgie et la « fabrique de la désuétude » (pour reprendre Gustavo Gomez-Meijia in Schafer V. dir., Temps et temporalités du Web, Presses de Nanterre, 2018) qui marquent la Toile, et les enjeux de mémoire et de patrimonialisation qui leur sont attachés. Mais c’est aussi la manière dont le Web du passé peut être retrouvé, reconstruit, étudié, que ce soit en histoire ou en archéologie des médias, qui est en jeu. C’est rechercher un Web inscrit dans des temporalités, espaces, pratiques et matérialités propres et qui doit être recontextualisé. Il faut faire face aux silences mais aussi au trop plein d’archives du Web, qui s’avèrent à la fois pléthoriques et lacunaires, et se confronter au risque d’une perte d’intelligibilité.
La quête des origines du Web, le sentiment d’un âge d’or du Web des débuts, les bruits et les silences des archives du Web, ou encore le risque de perte de sens seront au cœur de cette intervention pour interroger les sources, pratiques et défis d’une histoire foisonnante.

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