Cet article aborde la question si, à côté de grands événements historiques comme la Seconde Guerre Mondiale, des expériences d’évolution graduelle sont transmises d’une génération à l’autre au sein de la famille et, si tel est le cas, si les mémoires familiales constituent un moment de la production de représentations collectives. En s’appuyant sur l’analyse d’interviews narratives dans des „familles de trois générations“, les auteurs comparent des familles de paysans et d’ouvriers et par conséquent deux milieux sociaux qui ont été confrontés à de grandes transformations au cours des dernières décennies. L’analyse comparative part de l’hypothèse – qu’elle réfute ensuite – que des facteurs socioculturels ou, plus précisément, l’héritage et des relations d’héritage influencent beaucoup plus les processus mémoriaux dans les familles de paysans que dans les familles ouvrières et rendent ainsi difficiles l’intégration ou la ‚coproduction’ de mémoires familiales et d’une mémoire collective du changement social.
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