Le développement de la téléinformatique, et notamment des transmissions de données, va rap- procher deux techniques, celles des télécommunications et de l’informatique. Les ingénieurs œuvrant respectivement dans ces domaines découvrent au début des années 1970, au travers de la conception de réseaux à commutation de paquets, ce qui les rapproche mais aussi les oppose sur le plan technique, ou culturel. Les « informaticiens » de l’Institut de Recherche en Informatique et Automatique (IRIA) qui mettent en place le réseau Cyclades optent pour une technique de data- grammes, tandis que les ingénieurs des télécommunications du Centre National d’Études des Télécommunications (CNET), puis du Centre Commun d’Études de Télévision et Télécommuni- cations (CCETT), émanation du CNET et de l’ORTF, choisissent les circuits virtuels. Comment les techniques des datagrammes et des circuits virtuels se concurrencent-elles à l’échelle fran- çaise, européenne et internationale ? Les logiques à l’œuvre pour leur adoption diffèrent-elles selon l’espace concerné ? Nous verrons, à travers une étude à plusieurs échelles, que les data- grammes et les circuits virtuels ont pu tantôt s’imposer, tantôt reculer, selon des logiques très diverses qui rendent l’idée de « meilleure solution technique » caduque.
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